Je suis plutôt banale, en fin de compte. Même si on me répète que je suis assez séduisante - ce qui est plutôt flatteur vous en conviendrez.
J'ai un visage rond, des yeux bridés - logique vue mes origines - et noisette. Un nez bien placé, une bouche plutôt charnue qui cache des dents blanches et impeccables. J'ai des pommettes assez hautes, souvent rosé. Mes cheveux bruns frisent naturellement à l'anglaise, mais je les lisse parfois. D'ailleurs, je passe mon temps à changer de coupe : je vais avoir une coupe longue pendant 3 semaines, puis soudains me les couper jusqu'au menton. Actuellement, ils m'arrivent aux épaules.

J'ai une peau assez pâle, et toute douce. J'y fais très attention. Je suis plutôt grande et mince : j'ai des jambes longues élancées. Un peu de hanche et de fesses, pas beaucoup de seins ; mais juste assez pour être féminine. J'ai des doigts fin et habiles, toujours impeccablement manucurés. Ma démarche est fluide, mais peut très vite devenir nonchalante. En effet, je peux être hyper soigné, jolie, parfois même sexy, et au contraire, parfaitement négligé. Ça à un impact directe sur ma garde-robe : je porte la plupart du temps des vêtements simples et mode. Du style jean, pull de diverses formes, t-shirt à imprimé, ect... Même si je ne suis pas forcément à la pointe de la mode, je sais quand même bien m'habiller. J'ai d'ailleurs une petite fixette sur les santiags. Mais quand je suis seule chez moi, c'est t-shirt trop grand et jogging qui prônent. Dans les soirées, j'aime énormément porter des robes faites sur mesure. C'est un petit luxe que je m'autorise.

Je me maquille très peu. Généralement du mascara, du crayon et de l'eye-liner, mais seulement pendant les grandes occasions, et pendant des sorties entre amis. Par contre, je porte presque tous les jours un parfum à la fleur de cerisier et à la rose. J'adore son odeur, je trouve qu'elle me correspond vraiment. J'ai toujours tendance à être affalé sur un canapé, ou sur une chaise. Tenir droite, c'est pas ma spécialité. Ma voix est douce, mais légèrement enrouée. Rien de bien méchant - n'allait pas croire que quand je parle, on croirait un orignal en rute - mais juste assez pour que ce soit notable. En clair, je ne suis pas ce genre de personne pour laquelle on se détourne dans la rue. Cependant, il faut reconnaître que j'ai un certain charisme, et que si je le voulais vraiment, je pourrais peut-être devenir une femme casi-irrésistible !

<< Vive la flemme. Bon, et si je passais un coup de brosse dans mes cheveux moi ? >>

Je vais vous donner un avertissement : Hommes ou femmes qui prônent l'idéale féminin asiatique, la femme douce, délicate, condamnée à rester tout sa vie au foyer pour faire la cuisine et élever les gosses, passez votre chemin. Car, OUI, je ne suis pas, je ne suis plus une fille délicate et attentionnée. Moi, je suis de la dynamite ! Quelqu'un d'extravertie et d'énergique. On me répète souvent que j'ai une grande gueule : je préfère dire que je suis vraiment très honnête. Je dis les choses comme elles sont, sans utiliser tout ce baratin et flanflan habituelle. Il vous sera difficile de m'épuiser. Il semble que je sois toujours à 100 pour 100 de mon potentiel, et que je sois infatigable dans tous les domaines. Bourreau du travail, je suis une employée exemplaire. Il n'est pas rare de me retrouver travailler à des heures indécentes, ça m'arrive très souvent d'ailleurs. J'ai toujours été un véritable oiseaux de nuit après tout. En plus de ça, je suis intelligente. Oui, je sais, " quelle modestie ! ". Mais c'est un fait : mon QI de 170 ne pourra qu'appuyer mes dires. Généreuse en plus de ça, gai pinson, joie de vivre...

Bon, je vais me calmer et reprendre mon souffle pour vous expliquer les choses plus calmement - si si c'est possible. En fait, je ne suis pas si méchante et vantarde que ça. Je suis juste tellement survoltée que parfois, les mots dépasse ma pensée. Mais, comme tout adulte, il me faut prendre sur moi et rester le plus digne et humble possible. Vous pensez bien qu'en habitant et travaillant au Japon, je ne peux pas me permettre d'être une pile sur patte H 24. C'est pourquoi ce comportement de " folle au grand coeur ", je me le réserve pour les amis, et les endroits non protocolaires. Dans les soirées mondaine par exemple, on pourrait très facilement me prendre pour une femme douce et attentionnée. Enfin, je sais pas vous, mais moi, ça me fait doucement rire. Bref, je le clame haut et fort : je peux être civilisé parfois. Mais seulement quand je le veux.

Je pense être une bonne amie. Je ne raconte jamais les secrets des autres à la populace, je ne me moque pas des gens derrière leur dos... Non, je suis toujours très sincère avec ceux qui me côtoient ; c'est une question d'étique. Ne croyez pas que je me laisse marcher sur les pieds par contre, ce serait faire une erreur mo-nu-men-tale. En cas de besoin, je suis toujours là pour aider. Quel que soit le service, du moment que j'ai la possibilité de le rendre, je braverais vent et marée pour accomplir la noble tâche. Le danger, le défi ne me fait pas peur. Au contraire, j'adore ça ! Par contre, ce que j'aime moins, c'est le rangement. Dans mon appartement, " bordel " est le maître mot. Enfin, disons que c'est un bordel organisé, parce que miraculeusement je retrouve toujours tout.

Bon puisqu'on a commencé mes défauts, continuons. Eh oui, je suis moi aussi un être imparfait ! Déjà mon hyper activité est loin de plaire à tout le monde... Considérons donc que je suis chiante, en plus d'être têtu et bornée. J'ai tendance à être plutôt solitaire et j'ai du mal a accordé ma confiance aux gens. En fait, je suis trop souvent dans mon monde à moi, dans ma bulle, ce qui fait que je suis parfois maladroite - attention à votre vaisselle lorsque je débarque chez vous. Je ne suis pas vraiment cigale... Pas tout à fait : disons que je vais économiser, économiser... Pour tout claquer un beau jour. Mais je ne cherche pas particulièrement le luxe.

Terminons cette énumération de mes points négatifs pour parler de mes goûts. Niveau nourriture, je n'aime pas tout ce qui est diététique. Une bonne viande, y a que ça de vrai. Mais comme j'ai la flemme de cuisiner la plupart du temps, je me nourris presque exclusivement de pizzas et de pâtes instantanées. Ma couleur préférée est le rouge - info tout à fait inutile, vous en conviendrez. J'aime bien lire quand j'ai du temps libre. Plutôt des fantastiques ou des romans à l'eau de rose. Il n'est pas rare de me voir avec des écouteurs : j'aime, que dis-je, j'adore la musique. Je suis plutôt Pop et Rock d'ailleurs. Il arrive que je m'adonne au chant, occasionnellement. Même à la composition : c'est clair que si je n'avais pas été journaliste, j'aurais été musicienne.

Chapiter One - Naissance rime parfois avec problème.

La première chose qu'il faut retenir sur mon histoire, c'est que je suis une erreur de parcours. Une bavure. Une chose ignoble qui n'aurait jamais dû exister. En effet, quelle fût la surprise de Daddy Soo Mee Sung, lorsqu'il apprit que la japonaise qu'il avait sauté pour se changer les idées durant son voyage d'affaire, était en cloque. Bravo Papa, mais tu sais, les capotes, ça existe. Bref, l'honneur de la famille en jeu, Daddy fût obligé de se marier avec Mother Murasaki Riiko, une putain qui logeait dans les bas-fonds d'Osaka. Ca n'a pas vraiment aidé Sung à se réconcilier avec les membres de sa famille - eux qui pensaient lui faire épouser une fille riche et coréen, bien de chez eux... Mais au moins, ça a sauver sa part d'héritage. Bref, vous vous doutez que Daddy, il n'a jamais été très tendre avec moi. J'étais la gamine qui avait foutu sa vie en l'air, alors forcément, ça entachait un peu nos rapports. Ainsi ne fût-il même pas présent le jour de l'accouchement, ni pendant beaucoup de jours importants dans ma vie. Heureusement que ma mère était là pour rattraper à peu près le coup. Elle m'aimait. Maladroitement, mais elle m'aimait. Bon, bien sûr, elle aussi, elle aurait préféré ne pas devenir Maman. Mais elle n'arrivait pas à me détester. De plus, j'avais été sa porte de sortie : grâce à cette fâcheuse aventure, plus besoin de se prostituer. Elle était désormais riche et respecter - on avait bien sûr minutieusement effacé les quelques bévues sur son casier judiciaire.

C'est donc en cette belle journée de 17 avril, alors que les cerisiers délivraient leurs plus belles fleurs roses, que je vis le jour. Pas de cadeau quelconque, ni de visite. Juste moi et ma mère, coincé dans une chambre d'hôpital. Effectivement, Mother n'avait plus de famille, et les Soo Mee... Disons que je n'étais pas si bienvenue que ça... Une sacrée entrée à la matière, je vous l'accorde.

Chapiter Two - Être une petite fille modèle n'est pas de tout repos

Quand on est gamin, on est influencé et crédule. Je suis un parfait exemple de l'enfant naïf. Je ne comprenais pas pourquoi on ne m'aimait pas dans ma famille. Alors réflexe : j'ai décidé de devenir la fille que tout le monde rêvait d'avoir. La petite fille douce, gentille, réservée et intelligente. Celle qui ferme sa gueule et qui obéit. Celle qui ramène des supers notes et qui est modeste lorsqu'on la félicite. Bref, je faisais tout pour que l'on m'aime, et je voulais que ma famille, et en particulier mon père, s'intéresse à moi. Ça a complètement foiré : personne à part ma mère ne m'accordait plus d'attention que ça, et en plus, j'étais la risée des autres écoliers, parce que j'étais l'intello de service. La perfection à tendance à énervé les gens. Je me souviens encore de quelques crasses que m'ont fait mes camardes. Du style balancés mon cartable dans l'eau, me faire boire de la boue, en faisant passer ça pour de l'eau, ect... La vie n'était vraiment pas facile croyez moi. Seulement, j'étais persuadée que si ça m'arrivait, c'est que je l'avais mérité. Je redoublais d'effort pour être encore meilleure, pour plaire à tout le monde ; et forcément, plus je faisais ça, plus j'étais détestée. Je pense qu'ils étaient jaloux.

Du côté de ma famille, on se fichait toujours de moi. C'était du genre " Oh ? Tu es une gentille fille ? Ah. C'est bien. Tant mieux pour toi, mais moi, j'en ai rien à battre. " . Daddy, de son côté, prétextait avoir toujours du travail. Je devais le voir une heure par semaine en moyenne. Maman et moi, on savait très bien que c'était un tissu de mensonge, et qu'il devait se bourrer la gueule quelque part loin de la maison, ou se payer des péripatéticiennes. Et plus je grandissais, plus je me rendais compte de la réalité des choses. Au final, j'avais eu faux sur toute la ligne. Ce qui m'a assez révolté...

Chapiter Three - D'un extrême à l'autre.

Ce qui donne à mes 13 ans le début d'une crise d'adolescence. Bah, rien de très très méchant : pas de délit, de vol ou de consommation de drogue. Mais juste assez pour me faire encore plus détester par ma famille, et surtout par mon père. Ca a commencé par une révision totale de ma garde de robe. Un jour, j'ai tout simplement décidé d'arrêter d'avoir de la couleur dans mes vêtements. Tout ce qui était rose, bleue, vert, ou n'importe quel spectre de l'arc en ciel a été brûlé dans un petit feu que j'ai fait dans le jardin. J'ai menacé de recommencer avec tous les autres habits qu'on m'achèterais si ils étaient colorés. Le noir, blanc est gris ont donc envahit mes armoires. Deuxième changement : je me coupe moi-même les cheveux. Alors qu'ils m'arrivaient dans le bas du dos, je les ai réduit en un carré - loin d'être impeccable - qui m'arrive juste en dessous du menton. Le soir, je faisais souvent le mur pour me balader seule dans les rues. J'allais la plupart des temps dans des salles d'arcade, ou je traînais sur la plage. Des petits trucs, mais qui énervait cependant ÉNORMÉMENT Daddy. Et d'ailleurs, c'était l'effet escompter.

Je ne bossais plus en cours et ne traînait qu'avec des garçons. On s'amusait à regarder des mangas de cul, où jouer au foot. J'étais devenue une parfaite " Garçon Manqué " . Et c'est à 16 ans que j'ai fait la connaissance de Rei Fujisawa. Capitaine du club de Foot, toutes les filles étaient dingue de lui. Moi, j'étais sa meilleure amie - du moins officiellement. En effet, dès qu'on était seuls, on s'embrassait. Ce n'est jamais allé plus loin - un petit flirt secret entre nous deux. Sauf que mon coeur de jouvencelle, caché sous cette carcasse de brute tombait petit à petit réellement amoureux de ce connard finit qui prenait les filles et qui les jetais. Un jour, j'ai même essayé de lui faire comprendre mes sentiments par l'habile - ou pas d'ailleurs - et célèbre procédé du " Tout le monde nous croît ensemble. Tu crois sérieusement qu'on peut être amoureux pour de vrai ? " . Il m'a tout simplement répondu : " Bien sûr que non. T'es un pote, pas une petite amie potentiel ! " . Autant vous dire que ça m'a refroidie net.


Chapiter Four - L'équilibre.

C'est là où je me suis rendue que j'en avais fait un peu trop. Une fois le lycée finie, je décidais de me stabiliser. J'ai décidé de me lancer dans des études de journalisme : j'avais toujours aimé écrire, et c'est ce qui m'a parût le plus judicieux. J'avais la détermination et c'était amplement suffisant pour moi. J'ai un peu abandonné mes habitudes de casse-cou et peu à peu, les couleurs, ainsi que les robes et les jupes faisaient leur come-back dans mon armoire. Je quittais mes amis du lycée et d'Osaka pour mes amis de l'université et de Tôkyo. C'est là-bas que j'ai rencontré Pack Young Min. Mon meilleur ami, même à l'heure actuelle. Il est Coréen, et était venue au Japon pour devenir journaliste lui aussi. Il avait quitté son pays natale pour des raisons familiales : on ne pouvait que se comprendre sur ce côté là, même si je n'avais jamais vécu en Corée. Ces années là s'écoulèrent tranquillement. J'avais mon appartement en plein coeur d'Akihabara. J'avais l'impression d'avoir vraiment trouvé ma place cette fois-ci.

J'ai été engagée dans un journal assez modeste dès la sortie de l'université. Que j'ai toujours d'ailleurs. Mais depuis quelques mois, un point me chiffonne. Toutes mes amis, toutes mes collègues sont amoureuses. Certaines sont même mariées ! Et moi, à 23 ans, je n'ai JAMAIS eu de petite amie. Y a pas une bourde quelque part là ? Et puis il y a ce dont toutes mes copines parlent. Ce bar, ce " Club d'Hôtes " qui fait fureur. Je dois être un cas désespéré pour penser aller là bas. Mais, eh... La réalité me déprime : si je ne peux séduire personne naturellement, pourquoi pas payer pour être séduit après tout ?